30 mars 2016
Hommage à Jean-Pierre Coffe
Nous nous souviendrons de votre crâne rasé, vos lunettes rondes et colorées sur le nez et surtout nous nous souviendrons de votre langue que vous n’aviez pas dans la poche !
En 1975 vous aviez ouvert votre premier restaurant Chez Ciboulette à Paris et puis après vos débuts sur canal + en 1984, s’en sont suivi 30 ans de coups de gueule mémorables qui ont marqué nos mémoires.
Le gueulard provocateur de la malbouffe c’était vous ! Et vous le faisiez si bien ! Sur France 2, sur RTL, sur France inter avec l’émission de radio culinaire « Ça se bouffe pas, ça se mange! »
On se souvient encore de votre premier cri de révolte contre une saucisse industrielle en 1992 sur le plateau de « la grande famille »
Ambassadeur de l’alimentation locale et de saison, vous étiez le premier convaincu que tout le monde pouvait manger bien et pas cher. Et vous étiez de ceux qui poussent les consommateurs à « changer leurs habitudes alimentaires » notamment avec une soixantaine d’ouvrages sur le jardinage et la cuisine !
Bon vivant et défenseur des bons produits accessibles à tous, « Je suis tout seul contre des groupes alimentaires qui n’arrêtent pas de me mettre des bâtons dans les roues » déclariez-vous en 2005.
vous aviez également animé une émission pour les enfants « comment c’est fait », parce que oui vous déploriez le fait qu’un enfant ne sache pas d’où vient ce qu’il mange. Vous racontiez leurs yeux émerveillés, quand ils découvraient le sel de Guérande sortis de la mer : « c’est un miracle pour eux ». Peut-être est-ce ça le problème ? Ne plus s’émouvoir devant la magie de dame nature.
Sachez cher monsieur Coffe, qu’aujourd’hui le combat contre la malbouffe continu et que les mentalités tendent vers un changement imminent !
Renouer avec le plaisir de cuisiner, réapprendre à suivre le cycle de saison et manger des produits de proximité et de qualité. C’était votre dessein, celui d’une vie entière.
C’est donc avec un grand respect, que nous souhaitons un très beau voyage au grand monsieur qu’était Jean-Pierre Coffe.
Gustativement vôtre.
29 mars 2016
« L’agriculture c’est la base de la culture »
François Hollande hué au salon de l’agriculture, vêtus de noir ce sont plusieurs éleveurs qui ont également mis à terre le stand du ministre de l’agriculture monsieur Le Foll. Un appel aux secours pour une valorisation de ce que l’on fait le mieux en France : « la bonne bouffe ».
Des agriculteurs qui ne s’en sortent plus.
Foutez-nous la paix après le succès à scandale du livre noir de l’agriculture, Isabelle Saporta revient avec une enquête de plus de 2 ans dans plusieurs exploitations agricoles de France et lève le voile sur les normes administratives ahurissantes que subissent nos agriculteurs.
Ces règles, qui certes garantissent une certaine sécurité sanitaire, empoisonnent la vie des petites structures régies aux mêmes encadrements que les exploitations intensives. Trop nombreuses, elles donnent parfois des situations aberrantes. l’auteure prend pour exemple un éleveur de poulets de plein air qui s’est vu refuser l’autorisation de vendre son poulet à la cantine scolaire de son village, parce qu’il n’avait pas le nombre de bottes nécessaires dans son vestiaire. En revanche, l’école avait l’autorisation d’acheter du poulet brésilien (oui, eux ils avaient 5 paires et pas 4 ! Après tout il a juste parcouru 8000 km en bateau ce poulet « frais », quoi de plus normal ?)
Et pour les maraîchers, le calibrage des fruits et légumes vendus aux grandes surfaces devient un calvaire, un producteur d’endives se voit effeuiller la moitié de son produit pour obtenir une endive parfaite, correspondant aux critères du supermarché. Les lots seront ensuite notés et le prix d’achat en découlera. Une angoisse constante pour ses producteurs qui doivent jeter et gaspiller une partie importante de leurs légumes pour l’esthétique du packaging.
Alors oui, ils voient rouge nos agriculteurs, car Ils ne parviennent plus à vivre de leur travail, leurs productions étant achetées à des prix trop bas.
Les cours des céréales et du lait étant en chute libre, les producteurs de laitier se voient acheter leur litre à 30 centimes d’euro, on leur annonçait 28 et 27 centimes. Un manque de 6 centimes par litre. Certains éleveurs de porcs eux, se payent 500 euros pour 70 heures de travail. (De quoi être un peu sur les nerfs non ?)
La plupart des petits producteurs se retrouvent étouffés par les grandes surfaces qui leur imposent un prix de vente souvent en dessous de leur prix de revient.
Pour une agriculture raisonnée et de proximité
Fini l’agriculture intensive et productiviste qui met en péril notre écosystème, Fabrice Nicolino et son livre lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture s’adresse à Raymond un paysan imaginaire de 90 ans qui aurait vu l’industrialisation de l’agriculture, il dénonce une certaine méthode d’industrialisation forcée qui les a conduits à utiliser de nombreux produits toxiques (dont ils sont d’ailleurs les premiers souffre-douleurs) qui polluent l’air, l’eau et les sols. (pas jojo tout ça !)
Et s’il existait d’autres moyens pour produire avec des méthodes respectueuses de l’environnement et sans danger pour la santé ? Dans le magnifique film/documentaire Demain, Cyril Dion et Mélanie Laurent nous font parcourir le monde à la recherche de nouveaux modes de production et de consommation durable et équitable ! (oui oui Môsieur, c’est possible !)
Manger des produits locaux c’est bon pour eux et pour nous, on vous explique pourquoi ici > 5 raisons de manger local
Le circuit court : une alternative qui devrait être une solution !
C’est pour un tas de raisons que de plus en plus de producteurs privilégient le circuit court, mais ce genre de structure reste encore compliqué à mettre en place. Fluidifier les échanges, mettre en place une logistique spécifique, optimiser les coûts et la transformation des produits. Sans réel modèle économique, les initiatives ne peuvent pas perdurer et encore moins s’étendre.
Le chemin est parfois long et compliqué. C’est pour cela que le Bonsens favorise les échanges entre producteurs et restaurations collectives en circuit court.
Nous accompagnons la création de plateformes de transformation et de points de massification au sein des collectivités, pour faciliter le travail des producteurs et les aider à vendre mieux leurs produits. Et nous assurons la livraison des denrées ! Car il est temps de redonner la place que doivent prendre ces hommes et femmes, qui se battent au quotidien pour survivre et faire vivre leur beau travail qui est de nous nourrir.
Redonnons vie à notre agriculture, valorisons et félicitons la pour le travail accompli. Et Soutenons les acheteurs à s’approvisionner au sein de producteurs d’ici pour une économie durable.
Les solutions sont là, il n’y a plus qu’à !
17 mars 2016
La minute de Bonsens #5
SI vous étiez …
Navet or ou saucisson au bleu d’Auvergne : des produits locaux à déguster d’urgence !
9 mars 2016
Le Gaec Chagneaud
Le Bonsens vous présente le gaec Chagneaud
Charlottes sur la tête et tabliers enfilés, c’est tout de blanc vêtu qu’on nous dirige dans la salle de découpe du gaec Chagneaud (mise en place en 2003). 9 heures du matin les carcasses sont découpées à la scie circulaire, de quoi nous rendre un peu pâle, mais le dynamisme des 3 bouchers nous redonne vite des couleurs. Ici se font la découpe et la mise sous-vide des morceaux de viande, un investissement conséquent mais qui permet aux 3 cogérants d’aller au bout de leur produit. C’est une viande tendre et régulière que produit le gaec Chagneaud, dans une démarche responsable et respectueuse de l’animal.
Le gaec Chagneaud , est une exploitation en activité depuis 23 ans. Située à SAINT JUST LUZAC (17320), elle est spécialisée dans le secteur d’activité de l’élevage bovin.
C’est donc avec humour et sympathie que nous avons eu le plaisir de découvrir les produits du gaec Chagneaud.
Vous pourrez bientôt retrouver sur le Bonsens : le bœuf bourguignon, la langue de bœuf, le faux filet, le pot-au-feu … du gaec Chagneaud.
8 mars 2016
Le Bonsens vous présente le Gaec Marchesseau
En arrivant on aperçoit une jolie ferme aux volets verts, un chat qui s’endort sur une pierre et des légumes qui poussent en silence : un endroit qui inspire la confiance et qui semble être le fruit d’un dur labeur. Un moteur grogne, voilà Francine Marchesseau et sa belle-fille Stéphanie, le sourire aux lèvres dans leur camionnette beige. Toutes les deux en bottes de caoutchouc, c’est détendues qu’elles nous font alors le tour du propriétaire avec leur simplicité accueillante et chaleureuse.
Que représente pour vous le marché de la restauration collective ?
C’est pouvoir approvisionner des cantines avec des produits locaux, des produits d’ici et le plus important apprendre aux enfants à manger des légumes de saison, qui ont du goût. Les enfants de l’école de Trizay sont déjà venus une foi visiter l’exploitation, ce fut ainsi l’occasion de leur montrer d’où vient ce qu’ils ont dans leurs assiettes. D’ailleurs L’école de Trizay essaie de s’approvisionner le plus possible en produits locaux.
Parlez-nous de votre exploitation ?
Alors nous avons à peu près 10 hectares de légumes et nous faisons aussi des céréales, nous avons une ferme conséquente qui demande beaucoup de travail. Nous avons aussi 50 ares de serres qui permettent d’avoir des légumes l’hiver et des légumes plus précoces au printemps. Nous sommes 3 salariés à plein temps et il y a 1 personne à mi-temps.
Où vendez-vous vos produits ?
On vend nos produits directement à la ferme deux jours par semaine et on fait 2 marchés le samedi matin, on va jusqu’en Dordogne, à 2h30 d’ici. Nous allons là-bas notamment car tous les producteurs du coin vont déjà sur les marchés d’ici. On privilégie le circuit court et le contact direct avec le consommateur.
Internet dans votre travail, c’est quelque chose de nouveau ?
Non pas vraiment, nous avons déjà un site internet où les gens peuvent commander des paniers de produits frais directement en ligne, donc c’est quelque chose que nous maîtrisons déjà. Nous ne travaillons pas avec les AMAP car nous n’avons pas toujours tous les produits, les aléas de notre métier font qu’on n’a pas toujours assez en quantité pour répondre à la demande. Pouvoir proposer nos produits lorsque l’on a du stock aux restaurations collectives, c’est quelque chose de nouveau et intéressant.
C’est donc sans chichis et avec bonne humeur que nous avons eu le plaisir de rencontrer Stéphanie et Francine Marchesseau, qui ont répondu avec bienveillance à nos questions.
Vous pourrez retrouver bientôt sur le Bonsens : les carottes, poireaux, céleris, choux-fleurs … du Gaec Marchesseau. Des légumes locaux et responsables cultivés avec amour et passion du travail bien fait.
Retrouvez les produits du Gaec Marchesseau ici : http://www.meslegumeschezmoi.com/production.php
4 mars 2016
La Minute de Bonsens #3
La Minute de Bonsens #3
40% de local dans les cantines, vous en pensez quoi ?