Et si l’intérêt des cantines se confirme, la plateforme, qui dit avoir déjà une quarantaine d’acheteurs potentiels, espère couvrir l’ensemble du pays à la prochaine rentrée scolaire. Le-bonsens.fr « est pensé pour toute la restauration en dehors de la maison« , explique l’un des deux fondateurs, Fabien Ferdinandy. Potentiellement les restaurants peuvent également s’y inscrire. D’autant que « Le bon sens » ne se contente pas d’assurer le lien entre collectivités et producteurs, il prend aussi en compte l’acheminement et la transformation des produits, des écueils logistiques qui freinaient des systèmes similaires lancés dans le passé.
Un nouveau marché pour le poisson frais
Côté fournisseurs, ce service crée « un débouché supplémentaire aux agriculteurs et aux pêcheurs, qui souffrent« , souligne M. Ferdinandy. Car, outre les traditionnels légumes et fruits, ou le lait, « Le bon sens » propose aussi du poisson frais, un atout de poids, particulièrement en Charente-Maritime. « Il n’existe aucun marché sur le poisson frais« , souligne Laurent Granier, l’autre co-fondateur de la plateforme. « Et le port de La Rochelle a besoin de solutions pour vendre sa pêche et sauver ses bateaux« , ajoute-t-il.
Cette filière pêche intéresse particulièrement le Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires (Crous), qui sert environ 20 millions de repas par an dans les quatre départements de l’ex-Poitou-Charentes. « Le Crous de Poitiers, dont La Rochelle dépend, n’a passé aucun marché formalisé de poisson frais« , explique Karine Peltier, directrice du pôle restauration et hébergement universitaires pour Niort et La Rochelle.
« Nous sommes sensibles au développement des circuits courts en termes d’achat de denrées alimentaires qui ne relèvent pas d’un marché national. Je vois dans Le bon sens une possibilité de nous approvisionner en poisson frais. Nous faisons un test« , poursuit-elle. Outre le Crous, « nous avons déjà 42 acheteurs potentiels, dont des maisons de retraite, des mairies et des agglomérations« , assure Laurent Granier.
Accompagner les agriculteurs
La Chambre d’agriculture est également très favorable à cette plateforme qui permet aux gestionnaires des restaurants de collectivités « de nous faire connaître leurs besoins tant quantitativement que qualitativement« , relève son directeur général, Didier Gauchet. « Cela nous permettra d’accompagner les agriculteurs pour mettre en production ce qui est vraiment attendu » dans les cantines. Certes, acheter local, voire bio, fait grimper le prix du repas…
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